Création progressive de 200 000 nouvelles places d'accueil pour la petite enfance

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Lors de son discours d'ouverture du Congrès de la Fédération des acteurs de la solidarité, le jeudi 6 janvier dernier, Emmanuel Macron annonçait la création progressive de 200 000 nouvelles places d'accueil individuelles ou collectives.
 

Un bilan insuffisant sur le quinquennat


Alors que le chef de l'État avait promis la création de 30 000 places en crèche sur la durée de son quinquennat, celui-ci a reconnu n'avoir pu honorer son pari qu'à moitié :

" On estime à 200 000 le nombre de places manquantes. Et malgré l'investissement qui est fait en faveur de l'accueil du jeune enfant à hauteur de 15 milliards d'euros, nous ne parvenons plus à atteindre nos objectifs. Et je le dis avec beaucoup de lucidité, là aussi, vous m'avez entendu défendre la politique qui est celle du Gouvernement et de la Nation toute entière sur beaucoup de sujets et des chiffres qui marquent des succès, mais nous pensions ouvrir 30 000 places en crèche sur le quinquennat. Et nous arriverons à en ouvrir moitié moins. Parce que notre système est aujourd'hui tellement éclaté, tellement complexe, qu'il est devenu beaucoup trop lent et que, surtout, il est facteur d'inégalités territoriales extrêmement difficiles de conjurer et qui sont très difficiles à expliquer à nos concitoyens. "

Un bilan honnête et très insuffisant quand on sait que 160 000 personnes ne reprennent pas leur activité professionnelle faute de solution de garde adaptée. Emmanuel Macron a ainsi reconnu des inégalités persistantes à l'accès aux places en crèche puisque " seuls 5 % des enfants des classes populaires en bénéficient, contre 20 % des enfants des classes favorisées ".
 

Des annonces fortes pour la petite enfance pour les années à venir


Un constat amer qui pousse Emmanuel Macron a envisagé de nouvelles mesures : 

" Nous devons donc concevoir un nouveau système plus clair, plus centré sur la réponse directe aux besoins des parents, notamment ceux qui ont des besoins spécifiques, que j’évoquais à l’instant. En somme, mettre en place un véritable droit à la garde d’enfant qui devrait se traduire par un mode d’accueil individuel ou collectif accessible pour tous les parents, avec une indemnisation en cas d’absence de solution. Ce nouveau système devra permettre de répondre de façon progressive au besoin d’ouverture de 200 000 nouvelles places d’accueil collectives ou individuelles, alors qu'aujourd'hui personne ne se sent réellement responsable, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, pour répondre à ces besoins et pour que ce droit ne soit pas simplement incantatoire. Et donc, tout cela nécessite aussi, dans le cadre d'un débat démocratique, de désigner un chef de file unique qui sera donc le responsable de cette politique de l'accueil du jeune enfant au plus près du terrain. Et je le dis en regardant les systèmes qui aujourd'hui se mettent à mieux fonctionner que le nôtre, en particulier pour prendre deux exemples, le système allemand, le système islandais qui ont permis de faire progresser très rapidement ces pays, qu’il y a quelques années, étaient moins efficaces que nous en la matière. Je suis pour ma part convaincu qu'il est temps de nous donner les moyens de notre ambition en matière de petite enfance en mettant, justement, sur pied un système plus simple, plus responsabilisant de la puissance publique afin de répondre véritablement aux besoins des jeunes parents. Je sais que cet enjeu est aussi au cœur de votre plateforme des propositions, et donc que je souhaite qu'on puisse là-dessus vraiment aussi travailler ensemble. "